L'héritage de mai 68

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Tocqueville est-il soixantehuitard ?

Une question existentielle qui hante sans doute vos nuits. Vous auriez eu la réponse si vous étiez venu au débat organisé la semaine dernière par Arte à Sciences Po !

Les Héritiers ont eu l'honneur de participer à son organisation. Arthur Cembrese ne s'est toujours pas remis des macarons au chocolat noir dans le bureau de Richard Descoings.

Les participants au débat étaient (par ordre d'apparition dans le slideshow) :

Raphaël Enthoven, philosophe

David Abiker, le modérateur, chroniqueur à France Info

Jérôme Clément, ancien président d'Arte

Christine Fauré, sociologue

et Simon Brook, réalisateur du film Générations 68 qui était diffusé avant le débat et le sera aussi ce soir sur Arte.

Pour voir la vidéo du débat et des bibliographies plus complètes des intervenants, c'est ici.




par Blanche Dinnedoti

Rédigé à 12:30 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

Balises: Arte, mai 68, Richard Descoing, Sciences Po

Les nouveaux révolutionnaires mangent dans les poubelles !

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Il ne manifeste pas, ne distribue pas de tracts, ne lance pas de pavés... Sa révolution c'est tous les jours qu'il la fait... dans son assiette ! Pierrick Goujon est un freegan. Les adeptes de ce mouvement, venu tout droit des Etats-Unis, se nourrissent exclusivement de ce qu'ils trouvent dans les poubelles des particuliers et de la grande distribution. Pour dénoncer le gaspillage pérpetuel de la société de consommation, les freegans ont choisi de vivre en "passager clandestin" en mangeant ce que les autres ne veulent plus et qui atterrit dans nos poubelles.

Depuis 7 ans, le chef de file du mouvement français se lève à 4 heures du matin trois fois par semaine pour faire le tour des poubelles d' Aix en Provence avant les éboueurs. Avec sa lampe frontale pour seul équipement, il "plonge" tête la première dans les larges bennes du supermarché du coin. Carottes pourries, viande périmée, pots de yaourts éclatés, Pierrik est loin d'être rebuté par les odeurs nauséabondes. Le sourire aux lèvres, il part à la chasse aux trésors en utilisant son odorat comme "détecteur d'aliment potentiellement ingérable". "Pour se lever à 4h du matin, il faut être un battant. Il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas ce courage. Ils attendent qu’on leur remplisse le frigo et c'est tout", affirme le jeune homme.

Difficile de définir "l' idéologie" défendue par Pierrick. En vrai représentant de sa génération, le jeune homme affirme "ne pas faire dans la politique" et prèfère rester dans son univers personnel, curieux mélange de culture punk, de conscience écologique et de réminescences anarchistes. A 25 ans, Pierrick est loin de se considérer comme un héritier de 68, période qu’il connaît d'ailleurs assez mal. Pourtant, comme les anciens de mai, le jeune homme prône le partage et la solidarité. Après les «récoltes » fructueuses, il effectue souvent des tournées de redistribution auprès des SDF d’Aix en Provence et de ses amis des Beaux Arts qui ont du mal à boucler les fins de mois.

Adepte de la vie en communauté, Pierrick a longtemps vécu dans des squats. Aujourd’hui, il navigue entre les canapés de ses « potes » et l’arrière de sa camionnette couverte de graffiti. Le Larzac et la nature, ce n’est pas trop son « truc » car il ne pourrait pas se passer de la ville et de ses poubelles bien remplies. Sa "philosophie", c'est aussi de profiter du temps libéré par le fait de ne pas avoir à travailler.

Loin d'être utopiste, le jeune homme reconnaît que le freeganisme ne va pas révolutionner la société. "Tout le monde ne peut pas vivre comme ça", affirme-t-il.  Pourtant, Pierrick a monté son site internet pour diffuser l'idéal freegan et gère d'une main de maître la communication avec les médias. " La société m'a corrompu", s'exclame-t-il en rigolant, "je suis presque devenu un businessman".
                                                                                                                                                                                                                                                                                            Sidonie Ebrevouma

 

Rédigé à 17:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

Pauvre de toi, soixantehuitard

Présentés comme des nantis égoïstes, les "soixante-huitards" sont loin d'avoir tous connu la réussite des leaders parisiens du mouvement, certains ayant eu du mal à redescendre sur terre tandis que d'autres se sont tenus à distance des vrais postes de pouvoir, soulignent divers experts.
    Une toute petite minorité, centrée sur le Quartier latin, a généralement été mise en avant, déclare Michelle Zancarini, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Lyon I. Mais derrière, il y a eu "une vraie expérience sociale" pour des personnes qui ont été exposées à l'événement, souligne-t-elle. Elles se sont souvent tournées vers des métiers sociaux ou de transmission comme l'enseignement, ajoute-t-elle.
    "Certains n'ont pas pu se réadapter" au monde réel: il y a eu des suicides, des accidents violents, la drogue, rappelle-t-elle.
    "Pour nombre de militants de cette génération, les lendemains se sont révélés très sombres, parfois dramatiques. On a souffert d'une casse humaine très importante", relève Patrick Rotman, étudiant à la Sorbonne en 1968.
    "Il est faux de dire que les soixante-huitards occupent les bons postes. Ce sont toujours les dix mêmes noms qui reviennent. Mais il n'y a aucun grand patron, aucun financier, peu de dirigeants politiques" mis à part Bernard Kouchner.Rotman

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Rédigé à 15:34 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

Balises: Kouchner, mai 68, Plenel, soixantehuitard

La révolution (n')est (pas) un dîner de gala

PiceLiquider l'héritage de mai 68 ? Denis Olivennes, le président de la Fnac et nouvel ami de Sarkozy , adhère tout à fait au programme : s'il s'agit de faire du liquide avec mai 68, allons-y ! Et ça tombe bien : il y a de quoi faire une barricade de tous les livres, disques et autres films qui ressortent pour les 40 ans de Mai. Une opération de communication géante autour de mai 68 a donc été lancée dans toutes les Fnac de France. A commencer par celle de Montparnasse à Paris, où se tenait lundi dernier une soirée de gala privée mais néanmoins infiltrée par votre serviteur.

Ledit serviteur n'a aucun mérite. J'étais en effet invité à cette soirée en qualité de troubadour, d'amuseur officiel des gens du monde. Comme la Fnac s'est acoquinée à divers niveaux avec Sciences Po pour organiser sa com' autour de 68, la chorale politique de l'école a été sollicitée pour accueillir les invités par des chants soixante-huitards. Et cette chorale, et bien j'en suis. Sans aucune illusion sur la récupération dont elle était l'objet, la troupe des petits chanteurs à la faucille de bois a accepté l'invitation. Après tout, cette soirée serait l'occasion d'essayer de faire chanter "A bas l'Etat policier" à Denis Olivennes et de manger (un peu) et boire (surtout) à peu de frais. Et pour moi, de vous en faire un compte-rendu tout à fait interactif.

Ça commence ainsi par notre performance vocale en vidéo, alors que rentraient les invités dans l'espace lounge aménagé pour l'occasion. C'est quasiment tout le temps faux, c'est pour ça que c'est bon :

Après ce grand moment de musique, Barbara Carlotti a chanté sans rencontrer plus de succès que nous à l'applaudimètre. Pendant ce temps là, je prenais des photos, histoire de mitonner un petit slideshow à même de résumer l'esprit de cette soirée :


Vivement les 150 ans de la Commune fêtés au caviar ! Histoire de compléter l'édifiant témoignage de la soirée, je suis allé recueillir quelques réactions auprès des supporters de la chorale, fortuitement massés autour du buffet.

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Rédigé à 11:19 dans Sous les pavés, les dollars? | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

Le web est-il 68tard ? Episode 2

Communauté, partage, gratuité : Internet est-il hippie ?

 Internet ou l'utopie communautaire

Communaute_2 Bande, groupe, communauté, réseaux... Internet, c’est la construction d’une communauté sans les inconvénients matériels des potes qui squattent le canapé et dévalisent le frigo. Chacun chez soi, mais en communication perpétuelle… Loin de partir vivre dans le Larzac, les internautes vissés derrière leurs écrans s’amusent à créer une grande communauté. Sites de socialisation comme Facebook, Myspace, LinkedIn, forums, autant d'outils qui permettent aux Frères du web d'échanger et d'interagir. Langage mystérieux: protocole, widget, flux RSS, Netvibes… Autant de codes qui éloignent les non-initiés et soudent les membres de cette communauté  particulière.

Etats-Unis, France, Allemagne, Mexique, République Tchèque, au printemps 68 des mouvements éclatent de manière simultanée dans différents pays. Mais il est difficile de communiquer et ces foyers de contestation n’ont pas vraiment les moyens de s’organiser et d’échanger. Aujourd’hui, Internet permet à tous les adeptes d’idées nouvelles de se retrouver sur la toile et de faire fi des distances pour laisser place à une communauté mondiale d'internautes.

Autogestion_4

S’il n’y a plus de fromages de chèvres à fabriquer, il est de nouveau temps de faire preuve de créativité. Logiciels à inventer, sites à créer, réseaux à construire, le web stimule l’innovation et lance des appels à contribution. A l’heure de la société de consommation intempestive, le web fait l’éloge de la gratuité, du partage. Sur Internet 1+1=3, ce qui équivaut à dire que la somme des contributions dépasse la mise initiale ou que « la communauté se renforce des contributions de chacun de ses membres ». Un véritable mantra qui pourrait préfigurer un nouvel idéal hippie.

Autogestion, intelligence collective, l’utopie du « tout est possible en unissant nos forces », autant  d’idées en vogue en 68 qui semblent (enfin !) ressuscitées par le web.

Wikipedia_3 Exemple du genre : Wikipédia. L’idée est simple. Il s’agit de mettre en commun tous les savoirs dont nous sommes titulaires pour permettre que tout le monde y ait accès gratuitement. Contrairement aux encyclopédies (payantes) régies par des choix éditoriaux qui déterminent la valeur d’une information et son utilité pour le lecteur, toutes les connaissances trouvent leur place sur Wikipédia. Un savoir illimité dans tous les domaines accessible à titre gratuit. En dépit des critiques souvent faites au site, voilà ce qu’on peut appeler une révolution !

Pour le fondateur de Rue 89, Pierre Haski, « l’aspect collaboratif des sites d’information  permet une amélioration de la qualité des débats ». Imprégné par l’esprit idéologique « vaguement soixante-huitard »,Rue 89  a choisi d’« adhérer à la culture de gratuité et de partage » du web. Le site utilise DRUPAL, un logiciel développé par un ingénieur belge afin de permettre à chacun des utilisateurs d’apporter sa contribution pour améliorer le logiciel.


Même mantra, autre réalisation, le navigateur web
graphique gratuit au code source libre, Mozilla Firefox. Précédemment appelé Phoenix puis Mozilla Firebird, ce logiciel est l’un des fleurons du phénomène du « logiciel libre ». Son succès est fulgurant : le 19 octobre 2005, moins d’un an après sa sortie officielle, le nombre de téléchargements avait atteint 100 millions, jusqu’à atteindre un demi-milliard en février 2008. Si le nombre de téléchargements ne reflète pas le nombre réel d'utilisateurs du logiciel, il est ainsi devenu le principal concurrent d’Internet Explorer, le navigateur web de Microsoft.

Mozilla_standards La théorie du logiciel libre est simple : les développeurs de logiciel laissent en libre accès les codes sources, c'est-à-dire l'architecture de leurs créations. Chacun a le droit d'utiliser, d'étudier, de modifier, de dupliquer, de donner et de vendre ledit logiciel. N’importe qui peut améliorer l’outil en fonction de ses propres besoins et des bugs rencontrés. Ce mode de développement de l’informatique a été formalisé par Richard Stallman dans les années 80 en s’inspirant des habitudes universitaires des années 60. A cette époque (avant l’ère de l’individualisme acharné), chercheurs et développeurs partageaient tous leurs travaux et leurs résultats. Il aura d’ailleurs fallu attendre les années 70 et la lettre ouverte aux hobbyistes de Bill Gates pour voir arriver la notion de droit d’auteur en informatique. Depuis lors, deux visions du monde s’affrontent à la pointe de l’informatique : « logiciels propriétaires » contre « logiciels libres », le mercantilisme et monopole de Bill Gates contre l'attitude de recherche et de partage de Richard Stallman et Linus Torvald. Attention toutefois à ne pas tomber dans une vision manichéenne : de très grandes entreprises comme Sun Microsystems s'investissent dans le logiciel libre. Même Microsoft commence à s'y mettre...
 

Longtemps confiné à un milieu très réduit de « geeks », le logiciel libre a pu sortir du bois avec la diffusion d’Internet. Ainsi Microsoft voit arriver de nouveaux concurrents, organisés en réseau et qui essaient de diffuser leurs outils, gratuits, généralement plus performants mais moins intuitifs, via le bouche à oreille. Ils portent le combat sur tous les fronts : systèmes d’exploitations (Linux contre Windows), logiciels de bureautiques (Openoffice contre Word), navigateurs (Firefox contre Internet Explorer). Dans une interview à Programmez (le portail des développeurs), Richard Stallman résume ainsi son message : « Je puis expliquer la base philosophique du logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu'ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté ».

Autre point de vue cependant pour le créateur de Linux, Linus Torvalds qui ne s'exprime pas sur la portée politique du principe des logiciels libres et met plutôt en avant l'efficacité de la coopération technique que le libre rend possible.

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Rédigé à 15:13 dans Le web est-il 68tard ? | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)

Le web est-il 68ard ? Episode 3

« Contestation. Mais con d'abord »

Medium_lutte_continue_2 Contester. Oui, mais quoi ?

Prendre position pour une cause, se révolter contre l’ordre établi, dénoncer, se rebeller, autant d’attitudes prônées en mai 68 et qui s’affichent aujourd’hui allègrement sur le web. Si les idéaux politiques de mai (anarchisme, communisme) se sont faits rares, les internautes continuent de contester et de se battre pour des causes qui grâce au web prennent subitement une ampleur mondiale. Protester chacun dans son coin, distribuer des tracts, des actes qui s’apparentent à la préhistoire pour les militants du web.

Blogs spécialisés, signature de pétition « online » vite oubliée, chaîne d’e-mails engagés, des moyens de communication à grande échelle qui permettent de toucher de plus en plus d’internautes. Si les jeunes sont moins intéressés par les partis politiques, ils sont de plus en plus prompts à s’engager sur le web et à afficher leurs « combats.

Preuve de cette « mode » de l’engagement, Facebook a récemment mis en place une application « Causes » permettant à chaque membre de rejoindre un groupe (Barack Obama for President, Save Darfur...). Utilisée par 1782 000 personnes, cette application permet d'afficher publiquement les causes que vous soutenez, le nombre de personne que vous avez recrutées, ainsi que les dons que vous avez faits. 

 

Et les internautes ne sont pas les seuls à s’engager, le géant Google s’est lui aussi mis à la page. Le moteur de recherche s’est ainsi associé au le musée du Mémorial de l'Holocauste des Etats-Unis pour lancer avec Google Earth un système de cartographie en ligne consacré au Darfour. Le but : apporter la preuve des atrocités commises dans cette région du Soudan. Dans le cadre de cette campagne baptisé "Crise au Darfour", les utilisateurs du logiciel peuvent zoomer sur la région et observer plus de 1.600 villages endommagés ou détruits, qui constituent pour le musée de l'Holocauste les preuves du génocide. Les ruines de plus de 100.000 maisons, écoles, mosquées et autres structures détruites par les milices arabes "djandjaouids", soupçonnées d'être envoyées par le gouvernement de Khartoum, sont également visibles sur le site. Pour certains sites détruits ou endommagés, symbolisés par des flammes, les internautes peuvent consulter des photos ou lire, écouter voire visualiser des témoignages de victimes du conflit ou membres d'ONG. Un projet qui démontre qu'Internet peut mobiliser les internautes mais également les informer de manière originale.

Googleearthdarfour_2

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Rédigé à 15:19 dans Le web est-il 68tard ? | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

1968 sur trois continents

Anonymesmai_3_2 Journaliste indépendant depuis quatre décennies, Francis Pisani est installé depuis une dizaine d'années en Californie, où il est devenu spécialiste en technologies de l'information et de la communication. Il tient le blog transnet.net sur le site internet du Monde.

En 1968, Francis Pisani a 26 ans et termine son service militaire à l'étranger dans le cadre de la coopération. Journaliste dans l'âme, il suivra de près cette année là les grands bouleversements du monde.

H_3_ill_628939_francis_pisani   "Je finissais mon service national au Japon en pleine contestation de la guerre au Viêt-Nam. A l'époque, la gauche japonaise organisait des rassemblements et des manifestations contre la construction d'un nouvel aéroport américain qui devait servir de plaque militaire tournante pour aller bombarder le Viêt-Nam. Je rencontrai régulièrement des GI's rentrant du front" Il confesse qu'un jour,  un psychiatre incorporé dans l'armée américaine lui a raconté avoir vu les pires horreurs qui n'étaient que rumeurs à l'époque, à savoir que certains collectionnaient des oreilles, des doigts de Vietnamiens. "Comme je me sentais déjà journaliste, c'est à dire curieux, j'ai embarqué pour Saïgon au début de l'année, pour voir de près cette guerre qui me révoltait".

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Desproges et Coluche interprètent 68

Beaux_arts"On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde", disait Pierre Desproges, alors rions ensemble de mai 68! La chose n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît. En effet les grands comiques de l'époque 68 arde ne se sont guère impliqués dans le mouvement, et leurs successeurs n'en ont quasiment jamais parlé. Comme si mai 68 pour eux n'était pas un évènement suffisamment important pour être tourné en dérision. Ou au contraire, peut être la situation était-elle trop ridicule en-elle même pour être moquée? Il est tout de même étrange que même les amuseurs publiques de l'époque, qui étaient autrement plus acerbes que ceux de maintenant, n'ont ni pris part ni pipé mot au sujet de ce que Renaud a décrit comme "une révolution manquée qui faillit renversé l'histoire" (dans Hexagone).

En effet en mai 68, Pierre Desproges vend des poutres en polystyrène (!!??) et Coluche est entre sa carrière avortée de chanteur et son explosion en tant que comique au café de la gare. Il n'a pas participé aux évènements et à un policier qui l'interpelait, il a répondu : "J'allais chez Paul Beuscher pour chercher des cordes pour ma guitare. Je ne manifeste pas."

Une fois leur carrière lancée, ces deux grands penseurs (osons le mot) français sont tout de même revenus sur 68 par des biais et avec des points de vues légèrement différents.

Coluche a magnifiquement su incarner la fracture générationnelle entre les enfants des années 68/70 et leurs parents dans le sketch Gérard sur les beatniks. Dans ce sketch, Coluche se met résolument du coté des jeunes. Tout y est: la remise en cause de l'autorité parentale, l'incompréhension et la mise en scène de l'archaïsme des vieux. D'ailleurs le prénom même de Gérard tranche avec la vie et les prises positions du fils. Mais regardez plutôt:


Coluche Gérard

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Rédigé à 16:27 dans Les Anonymes de Mai, Les Liquidateurs, Lézards sur le pavé | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)

Dutschke. Quand l'héritage a du mal à passer.

MISE A JOUR: La cour administrative d'appel de Berlin vient de rendre sa décision: le changement de nom est légal. C'était la dernière possibilité pour le groupe Axel Springer d'empêcher que la Kochstraße soit renommée Rudi-Dutschke-Straße.

En Allemagne, le conflit sur l'héritage de 1968 peut se comprendre dans une seule rue.

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Le rêve des héritiers de Rudi Dutschke (DPA)

Une rue de Berlin que des militants de gauche veulent voir porter un nouveau nom. Celui de Rudi Dutschke, le héros des mobilisations étudiantes des années 60.

Le 11 avril 1968, il se fait tirer dessus par un extrémiste de droite. Un événement qui met le feu aux poudres étudiantes. Dutschke ne mourra pourtant que 11 ans plus tard, dans une des terribles crises d'épilepsie qui l'agitaient depuis l'attentat.

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Le 11 avril 1968, Rudi Dutschke se fait tirer dessus alors qu'il est en vélo. Des Berlinois commémorent cette date le 11 avril dernier(DPA)

Pour lui rendre hommage, le journal Tageszeitung, engagé à gauche, a entamé en 2003 une campagne pour faire renommer la rue où se trouve sa rédaction. Seul petit problème: dans la même rue se trouvent aussi

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les immeubles du groupe Axel Springer, le plus grand groupe de presse allemand. Il détient notamment le Bild, célèbre tabloïd allemand qui tire à plus de 3 millions d'exemplaires par jour. Un journal qui s'est toujours opposé à Rudi Dutschke, en critiquant avec virulence les agitations étudiantes d'alors.

Beaucoup de militants de gauche avaient même accusé le journal d'avoir poussé au meurtre et d'être au moins indirectement responsable de l'attentat.

En 2005, les animateurs de la campagne pour renommer la rue croyaient avoir gagné avec la Imagedo_2 décision de la mairie d'accéder à leur demande. Mais le groupe Axel-Springer a alors décidé de porter le conflit devant la justice allemande. Entre temps, un référendum local organisé à la demande de la CDU (droite allemande) a vu les supporteurs du changement de nom l'emporter. Mais la décision finale reste entre les mains de la justice.

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Rédigé à 18:53 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)

Balises: 1968, Allemagne, Axel Springer, Rudi Dutschke

Les lycéens veulent refaire mai 68

Images_2Jeudi dernier, il étaient quelques 30 000 lycéens (selon les syndicats) à manifester à Paris entre Luxembourg et Duroc pour protester contre les suppressions de postes annoncées dans l'éducation. Ce ciel azur plein de promesses, ces rues du quartier latin envahies par la jeunesse : voilà qui, quarante ans après, avait de vagues airs de mai 68. Et dans le cortège, on a pu voir quelques hommages aux insurgés d'antan...

Arthur Cembrese

Rédigé à 14:32 dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)

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