En mai 68, Martine Devilgérard a bientôt 14 ans, élève en demi-pension chez les bonnes soeurs du collège Saint-Joseph à Fougères, 40 kms de Rennes, en Bretagne. Autant dire que Mai 68, elle passe complètement à côté, à moins que ce ne soit l'inverse. La seule chose dont elle se rappelle, ce sont les stations services où l'essence n'est plus livrée, alimentant sa "panique de ne pas rentrer à la maison le soir".
Les journaux, elle ne les lit pas, pas plus qu'elle ne regarde la télé, ou plutôt les télés, puisque chez Martine, il y a la télé avec le son mais pas l'image et vice-versa pour l'autre télé. "Avec du recul, je devais avoir un certain manque de maturité, je ne m'intéressais qu'à mes copines avec qui je rigolais et aux bêtises qu'on faisait dans le dos des bonnes soeurs. Notre seul souci était de savoir quand le collège deviendrait mixte, pour voir enfin les garçons".
"Je n'ai pas eu besoin de Mai 68 pour refaire le monde !"
Et ce n'est certainement pas par ses parents que Martine aurait pu être informée des évènements, si lointains. Son père, mécanicien agricole, lui adresse à peine la parole, quand sa mère est débordée par son commerce de village et l'éducation de ses quatre enfants. "Mais je n'ai pas eu besoin de Mai 68 pour refaire le monde. Je me révoltais moi-même !".
La première fois que Martine entend parler de Mai 68, c'est en 1974, elle a 20 ans et vient de "monter à la capitale". Elle découvre le petit monde germano-pratin où "tout le monde parle encore des évènements". "Je n'osais pas poser de questions car j'avais peur de passer pour une idiote. On m'a tout racontée et ça m'a intéressée". Regrette-t-elle d'avoir manqué ce moment fondateur pour sa génération ? "Non, avec ou sans Mai 68, je n'aurais pas été très politisé de toute façon".
Petrie Yaienflat
Pourtant meme enfermée elle ont axxes aux journaux , non ?
Rédigé par : deguisement | 01 mars 2010 à 11:32