Alain Finkielkraut est-il ce nouveau mandarin, tels les professeurs que les étudiants de 68 voulaient descendre de leur piédestal ? Le droitier philosophe cristallise en tous cas la contestation de ceux qui voient dans le commémorationnisme ambiant les funérailles de Mai. Samedi dernier France Culture organisait une journée spéciale en direct de l'Odéon pour parler, évidemment, de mai 68. Et alors qu'Alain Finkielkraut animait son émission "Répliques", un groupuscule a pris de force le micro pour lire un communiqué de presse fustigeant les "croque-morts" des espérances de mai. De quoi rendre Finkiekraut, pour une fois, tout rouge. Tout est raconté sur Acrimed.
Mercredi soir, rebelote ! Invité à Sciences Po à venir débattre sur mai 68, Alain Finkielkraut a été reçu par un comité d'accueil un peu particulier. Une cinquantaine d'étudiants de gauche (il y a 6 000 étudiants à Sciences Po...), toutes tendances confondues, ont organisé une fausse manifestation de droite sur le modèle maintenant bien connu de celles lancées par les intermittents depuis deux ans : "Afrique paye ta dette", "l'Algérie c'est la France", "Augmentez les droits de scolarité", "Moins de bourses", "Tous en Suisse" ou encore "CRS = Tendresse" étaient certains des slogans proférés.
Nous étions là pour couvrir l'événement :
Sur la première vidéo, Alain Finkielkraut assiste, en colère, à l'envahissement de la salle par les étudiants. Il fait mine de partir avant de se raviser au bout de quelques minutes. (Le son n'est pas très bon, la vidéo a été tournée avec un simple appareil photo.)
Alain Finkielkriaut hué à Sciences Po
vers les 5"20
Un étudiant de droite : "C'est ça l'image que j'ai de mai 1968"
AF : "Y avait quand même mieux que ça, c'était quand même pas aussi con."
Ca, c'est une réplique de philosophe !
En sus, trois réactions à la manifestation. Attention, retrouverez-vous le vrai étudiant de droite caché dans cette vidéo ?
Le Slide :
Richard Descoings chante :
Quelle bande de putes.
Rédigé par : Alceste | 18 mai 2008 à 02:49
Finkielkraut fait partie d'un certain cercle de personnes, essentiellement parisien, qui se sont habitués à avoir obligatoirement la parole en tout temps et en tout lieu, sur les radios, les chaînes de télévision, dans la presse, ... La réalité de la censure médiatique, si profonde en France, ne les a jamais choqué, et j'ai souvenir d'avoir entendu de telles bêtises dans la bouche de ce monsieur, sur et contre Internet, le seul espace public et civique qui soit à peu près libre, encore et pour combien de temps. Qu'ils aient la parole, c'est un devoir de la démocratie; que des inconnus prennent la parole, c'est un scandale, un déni de démocratie. On aura compris à quelle surface réduite ils vivent et comprennent la démocratie : leur petit milieu de gens qui se comprennent. Je félicite ces jeunes gens pour leur prise de parole. Car ils ont compris, eux, que l'espace médiatique n'est pas un espace accessoire, qu'il est le relais permanent et essentiel du pouvoir, comme dans les dictatures, et que, de ce point de vue, la France n'est certainement pas une démocratie, il suffit pour cela d'examiner le fonctionnement des radios et télévisions, au jour le jour.
Rédigé par : grellety | 28 mai 2008 à 11:21