1968 fut décidément une année riche en évènements. Cette année là, comme tous les ans, l'Eurovision a lieu. Aujourd'hui, personne ne parlerait plus de cet épisode si le journaliste espagnol José Maria Iñigo n'avait créé la polémique en révélant dans un documentaire que le régime franquiste en avait truqué les élections.
Revenons quarante ans en arrière. L'Eurovision est organisé par le Royaume-Uni qui place tous ses espoirs en Cliff Richard, l'interprète de Congratulations
Mais c'est finalement l'espagnole Massiel qui - par un point de plus - remporte la victoire avec "La la la" une chanson qui deviendra vite un grand tube en Espagne.
Quarante ans après le journaliste José Maria Iñigo revient sur cette affaire dans un documentaire qui sera diffusé demain sur la chaîne Sexta et qui, déjà, fait grand bruit. Celui qui était le présentateur vedette de TVE à l'époque, y affirme que "Massiel a gagné grâce à des voix achetées". Selon lui, "des responsables de TVE et de maisons de disques (espagnoles) voyageaient en Europe, et proposaient de faire enregistrer des albums à des artistes locaux, ou achetaient les droits de séries finalement jamais diffusées, en échange de votes". La raison de ces manœuvres? Le régime franquiste avait, selon le journaliste, "grand besoin de remporter l'Eurovision, pour obtenir une reconnaissance" sur la scène culturelle.
L'affaire en serait restée là si les médias britannique ne s'en étaient emparé, prenant fait et cause pour leur compatriote Cliff Richard. Depuis, le chanteur réclame réparation et revendique la victoire. Dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, l'interprète de Congratulations déclare "J'ai vécu tant d'années avec l'étiquette de numéro 2 que ce serait formidable si un représentant officiel du concours me disait finalement: "Cliff, tu as gagné ce maudit concours"", avant d'ajouter "je serais la personne la plus heureuse du monde".
Réponse de Bjorn Erichsen, directeur des programmes de l'Eurovision: "Il ne s'agit pas de l'Otan, de l'Union européenne ou d'un sujet politiquement influent. Ce n'était après tout qu'un vulgaire concours de chansonnettes". Cliff Richards devra donc certainement se contenter de son étiquette de numéro 2. Une place qui n'a pourtant pas empêché sa chanson d'avoir un immense succès en Europe.
Ana Jozeb
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