Le pasteur Martin Luther King, chef de file du mouvement noir non-violent aux Etats Unis, a été assassiné il y a une heure, à Memphis, dans le Tennessee. Il était au balcon de sa chambre d'hôtel quand une balle, une seule, l'a abattu. L'assassin, blanc, dont on ignore toujours l'identité, attendait manifestement depuis longtemps dans une maison de l'autre côté de la rue. Et quand Martin Luther King est apparu dans le viseur de son fusil à lunettes, il a tiré.
Tout le monde est évidemment sous le choc de cet assassinat politique. On craint maintenant une explosion de violence dans la communauté noire des Etats-Unis, avec un week-end qui s'annonce qui pourrait bien être sanglant. Il faut dire qu'après cet odieux attentat les leaders noirs non-violents voient leur crédibilité tomber en flèche au profit des plus extrémistes.
Plus largement, cela faisait quelques années que le pasteur se trouvait dans une situation difficile, avec l'apparition de nouveaux leaders noirs radicaux, comme Stokley Carmichael et Rap Brown,qui pointaient ses compromissions avec le pouvoir blanc. Malgré l'émergence des mouvements radicaux comme le Black Panther Party, Marthin Luther King n'a jamais renoncé à la non-violence même s'il avait un peu durci sa position ces derniers temps, a l'orée d'un nouveau combat. En effet, après la conquête des droits civiques, ce sont les droits économiques qui restent à conquérir pour les noirs des Etats-Unis.
Restera du pasteur son formidable combat pour les droits civiques, récompensé en 1964 par le Prix Nobel de la Paix, et son célèbre discours '"I have a dream", prononcé le 28 août 1963.
Arthur Cembrese
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