"Un livre qui raconte ce qu'il s'est passé en mai 68, au delà des mythes", c'est ce que souhaitait François Gèze, directeur des Editions la Découverte, en demandant à Michelle Zancarini-Fournelle et à Philippe Artières de co-dirigé un ouvrage sur Mai 68. Pour cela, il a réuni deux historiens de générations différentes. L'historienne Michelle Zancarini-Fournelle avait vingt ans en Mai 68 et était étudiante en histoire. Elle a donc été témoin de ce qu'il s'est passé. Philippe Artières, lui, est né le 16 juin 1968, date de l'évacuation de la Sorbonne.
Mais 68, une histoire collective ne se limite pas à une énumération des "évènements de Mai". Michelle Zancarini-Fournelle déclare ainsi "nous avons pris une très longue période: 1962 à 1981. 1962 parce que c'est la fin de la guerre d'Algérie et le début de l'imposition de la contraception. Et puis 1981, c'est le début de l'alternance".
L'ouvrage se divise donc en 4 parties, qui correspondent chacune à une période précise: 1962-1968 ; mai-juin 1968 ; 1968-1974 ; et 1974-1981. Le lecteur retrouve la même structure dans chaque partie: le résumé d'un film emblématique de l'époque, le récit de la période, les lieux marquants, les acteurs et enfin, une catégorie intitulée "travers" qui selon Michelle Zancarini-Fournelle "est de l'ordre de la réflexion".
Autre spécificité du livre, il ne compte pas moins de soixante contributeurs. Des contributeurs qui, chacun selon sa spécialité, ont essayé de mettre en perspective un évènement pour que le lecteur comprenne comment les mois de mai et de juin 1968 s'inscrivent dans une période beaucoup plus longue.
En dirigeant 68, une histoire collective Michelle Zancarini-Fournelle explique que son souci principal a été de s'interroger sur "ce que ces évènements ont transformé dans la manière de penser et de vivre, et sur la façon dont cela perdure ou pas". Un moyen, selon elle, de montrer aux jeunes générations "qu'il y a des moments qui sont des périodes d'utopies, de transformations sociales et de transformations du monde tel qu'il est". Un retour sur le passé qui, après tout, est "peut-être une idée d'avenir" conclut-elle.
Ana Jozeb
68, une histoire collective (1962-1981), Ed. la Découverte, 848 pages, 28 euros
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