Lors de la manifestation des fonctionnaires sur les salaires du 24 janvier dernier, l'AFP a eu la bonne idée de demander l'avis des chefs des centrales syndicales sur une possible comparaison entre mai 68 et printemps 2008, deux périodes de grogne sur le pouvoir d'achat.
En 1968, les grèves massives puis les négociations de Grenelle avaient apporté de substantielles hausses de salaire. Et en 2008?
Aucun dirigeant ne se risque à dresser un parallèle direct entre les deux dates...
- Pour François Chérèque (CFDT) "On ne peut pas comparer, on était dans les trente glorieuses, sans chômage de masse, on avait un salariat qui n'était pas le même qu'aujourd'hui, et surtout on n'avait pas la mondialisation"
- Un constat partagé par Alain Olive de l'UNSA, un syndicat qui descend directement de l'ancienne FEN, surnommée alors la "forteresse des enseignants". "En 68, on était dans une période de chômage quasiment zéro et d'inflation très forte. Les tensions salariales étaient portées par un marché de l'emploi avec un rapport de force favorable aux salariés"
- Bernard Thibaut (CGT) est lui, plus nostalgique "cette expérience témoigne que si des salariés se mobilisent, ils ont un pouvoir d'influence sur leur propre situation sociale"
- Finalement c'est Jean-Claude Mailly (FO) qui reste le plus menaçant "ce qu'on peut prédire, c'est un deuxième trimestre 2008 difficile au plan social, dans la limite où pas mal de dossiers sont renvoyés après les municipales: les retraites, l'assurance maladie, la formation professionnelle. Il se trouve que le mois de tombe là, et je ne fais pas de lien de cause à effet. Mais en tout état de cause, il peut y avoir un deuxième trimestre chaud"
Alors, le retour de mai 68: douce utopie ou véritable possibilité ?
Heddi Rustuck
Mais déjà en 68 les syndicats étaient à la traîne et pas du toutà l'initiative du mouvement... Donc bon, hein, voilà.
Rédigé par : Louis | 06 mars 2008 à 13:17
A notre époque, si les jeunes s'ennuient, c'est vraiment qu'ils font exprès. Quand au syndicat, ils ne représentent plus personnes (moins de 5% dans le privé), les mouvements sociaux d'ampleur les court-circuiteraient sans problème s'il y en avait encore.
Rédigé par : François | 06 mars 2008 à 14:20