Comme les très médiatisés faucheurs volontaires, il existe de nombreux collectifs qui essaient d'influer sur le débat publique avec la désobéissance civile pour moyen d'acion. Les Déboulonneurs en font partie. Ils veulent une loi pour encadrer l'affichage publicitaire dans l'espace public. Leur demande phare : réduire les affiches publicitaires à un format 50*70cm, le même que pour l'affichage associatif ou d'opinion. Aujourd'hui les affiches publicitaires s'étalent sur plus de 2 m² parfois.
Ils ont encore frappé vendredi 28 Mars au cirque d'hiver à Paris. Comme toujours dans la capitale leurs actions sont marquées par une présence policière excessive. La brigade présente sur les lieux dépend de la Direction de la Police urbaine de Proximité (DPUP) gérée par la préfecture de police de Paris. Les gardiens de la paix sont officiellement présents pour "assurer la sécurité des manifestant". Dans les faits ils interpellent les barbouilleurs (membres des Déboulonneurs qui se contentent d'écrire sur les affiches plutôt que de les démonter) dès la première affiche souillée. Toutefois le caractère non-violent et bon enfant des manifestants leur permet de négocier avec la police. On assiste donc à des scènes surréalistes où les policiers regardent les militants faire leurs barbouillages avant des les embarquer.
La débauche publicitaire est jugée dangereuse par les Déboulonneurs. Ils l'accusent d'uniformiser la société, de pousser les enfants à l'obésité et les jeunes filles à l'anorexie, de s'imposer à la vue, et de polluer l'espace visuel. Elise, déboulonneuse depuis quelques mois, précise les raisons de cette action :
Yvan Gradis, "le promoteur du barbouillage en tant que mode d'action depuis l'an 2000" explique pourquoi des affiches plus petites seraient moins nocives :
Ce pionnier de la lutte contre la publicité revendique "une grand proximité avec mai 68 sur le plan idéologique" . Il reconnaît recycler les modes d'actions de ses aînés et est plutôt fier de cette filiation surtout quand elle est soulignée par un procureur de la république.
Car l'objectif des Déboulonneurs est bien, à travers des actions publiques de désobéissance civile, de mettre en avant le problème de l'affichage publicitaire dans le débat médiatique et judiciaire. Et cela semble porter ses fruits. Juridiquement, les Déboulonneurs parisiens (qui sont en fait des barbouilleurs) ont été condamnés à une amende de un euro symbolique; signe pour eux de la légitimité de leur combat. Le procureur d'Amiens a quand à lui requis 3 mois de prison avec sursis à l'encontre du collectif local. Politiquement, le collectif a été entendu par plusieurs parti durant la campagne présidentielle. Leur combat semble porter par une volonté populaire. Un sondage Ipsos commandé par l'agence Australie en novembre 2007 montre que 2/3 des français jugent la publicité envahissante avant tout.
Malgré ce sentiment populaire, on se dit qu'il faudrait un nouveau mai 68 pour que Elise puisse réaliser son rêve.....
Blanche Dinnedoti et Yul Grejes
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