S'il est un chanteur qui incarne au mieux la libération sexuelle de mai, c'est bien Serge Gainsbourg. Sur une période de moins d'un an, qui correspond à l'année... 1968, il enregistre deux titres majeurs de sa carrière, deux perles d'érotisme chanté : Je t'aime... moi non plus et 69, année érotique.
La première des deux chansons est un véritable mythe, entretenu par une histoire bien particulière. La version la plus connue est celle enregistrée en novembre 1968, où Serge Gainsbourg est accompagné des gémissements de Jane Birkin. Mais il avait réalisé une première version de ce succès mondial avec Brigitte Bardot un an plus tôt. Le titre est resté près de vingt ans dans les cartons, avant de connaître lui aussi un grand succès en 1986. La récente version de Brian Molko et Asia Argento, pour le projet Trash Palace, n'est pas dégoûtante non plus :
Mais Gainsbourg ne ce contente pas de cette géniale apologie de la sodomie : le même mois de novembre 1968, il montre qu'il connaît d'autres positions en mettant le 69 en chanson, toujours avec Jane Birkin. Là encore, le titre devient un véritable tube, n'en déplaise aux puritains.
Le trublion de la chanson française n'en était pas à son coup d'essai. Il était déjà l'auteur en 1966 des sulfureuses sucettes à l'anis, d'autant plus savoureuses que chantées par une France Gall à la naïveté adolescente qui n'avait, à l'époque, pas du tout perçu le caractère sexuel de la chanson. Si bien qu'on ne resiste pas au plaisir d'en revoir le clip :
Arthur Cembrese
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