"On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde", disait Pierre Desproges, alors rions ensemble de mai 68! La chose n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît. En effet les grands comiques de l'époque 68 arde ne se sont guère impliqués dans le mouvement, et leurs successeurs n'en ont quasiment jamais parlé. Comme si mai 68 pour eux n'était pas un évènement suffisamment important pour être tourné en dérision. Ou au contraire, peut être la situation était-elle trop ridicule en-elle même pour être moquée? Il est tout de même étrange que même les amuseurs publiques de l'époque, qui étaient autrement plus acerbes que ceux de maintenant, n'ont ni pris part ni pipé mot au sujet de ce que Renaud a décrit comme "une révolution manquée qui faillit renversé l'histoire" (dans Hexagone).
En effet en mai 68, Pierre Desproges vend des poutres en polystyrène (!!??) et Coluche est entre sa carrière avortée de chanteur et son explosion en tant que comique au café de la gare. Il n'a pas participé aux évènements et à un policier qui l'interpelait, il a répondu : "J'allais chez Paul Beuscher pour chercher des cordes pour ma guitare. Je ne manifeste pas."
Une fois leur carrière lancée, ces deux grands penseurs (osons le mot) français sont tout de même revenus sur 68 par des biais et avec des points de vues légèrement différents.
Coluche a magnifiquement su incarner la fracture générationnelle entre les enfants des années 68/70 et leurs parents dans le sketch Gérard sur les beatniks. Dans ce sketch, Coluche se met résolument du coté des jeunes. Tout y est: la remise en cause de l'autorité parentale, l'incompréhension et la mise en scène de l'archaïsme des vieux. D'ailleurs le prénom même de Gérard tranche avec la vie et les prises positions du fils. Mais regardez plutôt:
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